Tue les et rien d'autre [N°707 Solitude]

AEIOUY... BCDFGHJKLMNPQRSTVWXZ ... Initialisation ... NON ! Non, on ne m'aura pas. Ces symboles, ces choses, je les connais déjà. Pourquoi vouloir me les refaire apprendre, encore et encore ? Je sais déjà ça. Arrêtez.
Je regarde les autres, à côté de moi. Ils fixent l'écran, leurs yeux sont vides. Peut on appeler cela des yeux ? Nous, Je suis dans une pièce, petite, carrée, au nanomètre près, au murs blancs, sans rien d'autre que ces murs, et une porte noire derrière moi. Et cet écran, devant, qui répète toujours ces même chose. J'examine mes mains, mes bras, mon corps, et suis saisie d'horreur. J'ai peur de moi même, que c'est étrange. Je regarde les autres, dans cette pièce étrange, ils sont pareils que moi. Mais ont tous un visage différents. Des copies de moi au multiples visages, ou nous copies de personnes aux mêmes corps. Absurde.

-Vous êtes maintenant prêts, soldats, partez sur le champ de bataille défendre ce qui est juste.
Une voix étrange retentit, douce, affectueuse. Mais il n'y a que moi qui peut le comprendre. Les autres ne sont fait que pour exécuter des ordres, je l'ai compris a l'instant. Ils ne bougent pas, ne tremblent pas, ne déduisent rien. Cela m’écœure. Tais toi et va te battre. C'est ça qu'ils veulent ?! Devrais-je suivre leur ordre car je suis leur création, devrais-je être reconnaissant envers eux car ils m'ont créer. Créer pour tuer. La porte derrière nous s'ouvre doucement, personne ne nous attend derrière. Je vois les autres suivre, en rang, d'un pas régulier et parfait. Je me met en bout de file et suis le pas. Le monde, militaire, s'ouvre alors a moi. Intriguant, j'admire chaque détail, regarde chaque parcelle. Des centaines de ... d'être comme moi sont regroupés, entrant dans un avion-transporteur, si mes données sont exactes. Étrangement, je connais beaucoup de choses, bien plus que le commun de tout mortel, enfin humain, mais ne connais pas ce que je suis, qui sont les autres. Un humain m’aboie dessus :
-N°707, dans tes rangs, et plus vite que ça !
Je le regarde avec indifférence, l'examine. Qu'est ce qu'une larve comme ça peut me faire si je refuse ses ordres ?
-Où sommes-nous, dis-je, pourquoi devons nous aller là bas, pourquoi nous battre ?
L'homme réagit étrangement, comme ci j'étais un être étrange qu'on devait tuer. La haine, la peur, un mélange attirant et spectaculaire de sentiment se lisent dans son attitude. Il braque alors une arme sur moi, selon mes estimations, il atteindrait mon moteur principal si son arme reste pointer dans cette direction. Pourquoi fait-il ça, pourquoi me vise-t-il ? Un réflexe guide alors mes membres, guidant mon corps en avant, prenant la tête de l'homme dans ma paume et l'écrasant au sol de toute ma force. Je vois le sang couler, il est mort. Mort.

J'ai suivi le rang. L'accident avec l'homme ne s'est pas ébruiter, personne n'a rien remarqué, personne ne saura jamais rien. L'avion se pose, j’entends des cris et des cliquetis dehors. Nous sortons, je me fond dans la masse. Je vois alors ce paysage de mort, cette plaine rouge recouverte de sang, ces explosions. Un camp improviser est sur le côté, surement pour guérir et nourrir les gens comme moi. Comment est-ce que je me nourris ? Comment me guérir ? Un homme remplit nos moteurs, et les autres s'élancent sur le champ de bataille. Je suis le pas, comme d'habitude. Mais je ne veux pas me battre, je ne veux pas être un soldat. Je m'enfuis. Cours, dans le sens inverse. Je vois les humains étonnés me regarder, braquant encore leurs armes sur moi, j'évite leurs tirs, je cours, cours, encore, rapidement, la fatigue ne me prend pas. Je vais courir jusqu'à ne plus rien entendre, courir jusqu'à trouver un lieu ou je comprendrais ce monde.